Les femmes entrepreneuses

Entreprendre au féminin

En France en 2019, 30 % des entreprises tous statuts juridiques confondus, sont créés et dirigées par des femmes. Il ne fait aucun doute que cette tendance devrait s’accentuer dans les années à venir. Les femmes entrepreneuses représente une partie de l’avenir économique de notre pays.

> + d’info sur les prêts d’honneur

Quel est le parcours de ces femmes combatives et enthousiastes ? Quelle est la place de la formation dans leurs cursus ? Quels sont leurs réseaux ? L’entraide est-elle un facteur de différenciation de l’entrepreneuriat au féminin ? Quels sont les leviers accessibles aux femmes cheffes d’entreprises ?

Le nombre de femmes entrepreneures a doublé entre 2012 et 2015. Il est plus que jamais question d’énergie créatrice féminine et de parité entrepreneuriale en France.

Les entreprises françaises dirigées par des femmes

En 2019 selon Infogreffe, la moyenne d’âge des femmes dirigeantes d’entreprise en France est de 56 ans contre 59 ans l’année précédente.

Elles exercent majoritairement sous quatre statuts juridiques que sont le Groupement d’Intérêt économique, la Société civile, en tant que Commerçantes ou Sociétés Commerciales. On note également une partie d’indépendantes enregistrée en tant que micro-entrepreneurs. Pour leur installation les régions les plus dynamiques en matière de projet d’entreprise sont :

  • la Bretagne
  • l’Occitanie
  • la Nouvelle-Aquitaine
  • la Normandie
  • et la Provence Alpes-Côte-d’Azur.

En majorité, ces femmes dirigent des entreprises dans le secteur de l’habillement et du prêt-à-porter. Mais également de l’action sociale ou de la santé. Le chiffre d’affaires moyen en 2017 de 8,1 millions d’euros par an. Un indicateur en progression de plus de 3 millions par rapport à la période 2012 – 2017. On constate également une hausse des effectifs employés sur la même période.

L’entrepreneuriat féminin est donc en plein essor. Selon les chiffres de 2018, 73 % des entreprises féminines étaient toujours en activité 3 ans après leur lancement.

Des freins plus présents pour les femmes

Malgré ces résultats encourageants, les femmes entrepreneures subissent plus de freins que leurs collègues masculins. À compétences et expérience égales, elles pâtissent d’un manque de confiance et d’un accès plus limité aux capitaux. Les conséquences de stéréotypes profondément ancrés ont aussi la vie dure. Il n’est encore aujourd’hui pas rare t’entendre parler de femmes moins compétentes et moins volontaires. D’après certains elles seraient moins courageuses, moins stratèges, plus prudentes ou encore moins disponibles.

Ainsi, en 2018 selon les chiffres publiés par le baromètre StartHer-KPMG, seuls 12,5 % des entreprises bénéficiaires de levées de fonds étaient dirigées par au moins une femme. Cela représente deux points de moins que l’année précédente.

C’est pourquoi de nombreuses actions sont menées au niveau national mais aussi local. Elles supportent la création d’entreprises au féminin. Elles donnent aux femmes le coup de pouce que la société leur refuse encore trop souvent.

Les leviers sont variés pour leur permettre de trouver les ressources nécessaires à la concrétisation de leur projet :

  • Incubateurs et pépinières d’entreprises
  • Business angels,
  • Réseaux pour entreprendre
  • Salons interprofessionnels
  • Associations de cheffes d’entreprises ou plans gouvernementaux

La formation des femmes entrepreneures

Crée en 2009, le statut d’autoentrepreneur compte pour beaucoup dans la simplification des démarches pour l’officialisation d’une nouvelle entreprise. Pourtant, il ne résout pas tous les problèmes.

Juridiquement, la microentreprise ne convient pas à toutes les structures. C’est le cas par exemple des entreprises agricoles, des activités artistiques ou de production littéraire et de certaines professions libérales (vétérinaire, sage-femme, infirmière…) ou publiques (notaire, expert-comptable…) Aussi, nombreuses sont les entreprises à rapidement dépasser le plafond autorisé de chiffre d’affaires.

Les avantages de la formation

Pour tout apprendre des statuts de l’entreprise en France ou pour se perfectionner au management, la formation est un excellent levier d’autonomie pour les femmes en désir d’entrepreneuriat. Il existe pour cela de très nombreux organismes partout à travers l’hexagone et même en ligne :

  • Rendez-vous à la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) dont vous dépendez et renseignez-vous à propos du programme « 5 jours pour Entreprendre»
  • Vous disposez du statut de demandeuse d’emploi ? Rapprochez-vous de votre conseiller Pôle Emploi. Aidé de l’agence Bipfrance Création née de la fusion entre l’Agence France Entrepreneur (AFE) et la Caisse des Dépôts (CDC), il pourra vous apporter de nombreuses réponses
  • Découvrez les instituts de formation spécialisés comme le GERESCO et sa formation sur 2 jours, « Leadership au féminin»
  • Pensez à la formation professionnelle continue spécifique à l’entreprise ou à votre secteur d’activité
  • Retenez également les dates des événements à ne pas rater autour de l’entrepreneuriat féminin. Vous pourrez alors découvrir la « Semaine de Sensibilisation à l’Entrepreneuriat Féminin » organisée chaque année au mois de mars, ou le salon SME et sa « Journée des femmes entrepreneures » du 30 septembre au 1er octobre
  • Interrogez d’autres femmes cheffes d’entreprise ou créatrices de start-up. Elles sont de plus en plus nombreuses à ouvrir la voie et proposer des solutions pour promouvoir l’entrepreneuriat. Atelier, formation certifiée par le CNEFOP, suivi personnalisé, formation à distance ou formation à la carte, elles vous ouvrent grand le champ des possibles
  • Considérez aussi l’option de l’enseignement supérieur. Certaines écoles d’ingénieurs, grandes écoles et universités, proposent des cycles diplômants de Bac +3 à Bac +5, intéressants pour apprendre à manager une équipe, établir un business plan ou gérer un budget. C’est le cas de HEC, de l’ESSEC, de la Toulouse Business School ou encore de l’université Paris Dauphine.

Les secteurs d’activité plébiscités par les femmes

En moyenne plus diplômées que les hommes avec 72 % des cheffes d’entreprise titulaires d’un BAC +5, d’un doctorat ou d’une maîtrise en administration des affaires, les femmes dirigeantes sont encore exclues de certains secteurs d’activité.

Selon les chiffres du ministère de l’Économie en 2010, les micro-entrepreneures se répartissaient en majorité entre les activités de conseil, de services aux ménages, de commerce notamment dans le prêt-à-porter, et le secteur de l’enseignement, de la santé et du social.

Plus globalement, les femmes occupent des secteurs précis de l’entrepreneuriat.

On les retrouve principalement dans la santé humaine et l’action sociale à 75 %, dans les services à la personne à 70 % ou dans l’enseignement à 50 %. Un secteur qui comprend entre autres une offre de formation riche dans le secteur de la rencontre, du couple et du mariage.

À l’inverse, selon les chiffres du baromètre StartHer/KPMG pour 2018 et le rapport vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes du Ministère de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes de 2016, elles ne sont que 30 % à s’orienter vers la création d’une start-up, à peine 11 % dans le secteur de la Tech et pas plus de 8 % dans le secteur de l’innovation.

Des femmes audacieuses pour des entreprises plus pérennes

En 2015 selon les donnés du ministère de Bercy, 40 % des entreprises individuelles étaient créées par des femmes. Un chiffre stable trois ans plus tard puisque cette fois selon l’Insee, quatre créateurs sur 10 étaient des femmes en 2018. En 1987 ce même indicateur affichait 29 % avant de passer à 33 % en l’an 2000.

Toujours selon les données de 2015, la France est le sixième pays le plus favorable à travers le monde à l’entrepreneuriat féminin. Il se situe derrière les Pays-Bas, le Danemark, le Royaume-Uni, l’Australie et les États-Unis, où les entrepreneuses représentent 50 % des dirigeants en activité selon l’Institut Global de l’Entrepreneuriat et du Développement.

On peut également noter à 5 ans, le pourcentage d’entreprises féminines avec une croissance supérieure à 50 % et un nombre d’employés supérieur à 10, en progression de 7 %.

Des entrepreneuses toujours plus motivées

Derrière cette évolution se cachent plusieurs motivations. Selon une enquête menée en 2016 par le site internet « Toute la franchise », la moitié des femmes entrepreneures le sont par envie de liberté, 42 % par souhait d’épanouissement et 34 % pour pouvoir organiser leur temps comme elles le souhaitent.

Toujours en 2016 selon le site internet « Parlons RH », à trois ans la pérennité des entreprises menées par des femmes était de 65 % contre 66 % chez les hommes et pour respectivement 2,3 et 2,7 salariés embauchés. Si en 2002 ce même indicateur était à 62,4 %, il reste stable depuis 2006.

Oser réussir

La liberté et l’indépendance font partie des premiers critères mentionnés par les femmes qui s’orientent vers le métier d’entrepreneure. Elles sont également nombreuses à mettre en avant leur besoin d’épanouissement et de réussite personnelle.

À travers l’installation et le développement de leur entreprise, elles évoquent l’indépendance offerte par ce statut et le bonheur de se réaliser par la mise en œuvre d’une nouvelle idée, d’un nouveau concept ou de nouveaux process. Selon un sondage OpinionWay paru en 2012, elles sont 69 % à considérer l’entrepreneuriat comme plus épanouissant que le salariat.

De même, le rapport sur l’entrepreneuriat féminin réalisé par le Centre d’analyse stratégique (CAS) révèle que les femmes dirigeantes sont 70 % à considérer leur choix comme le meilleur possible pour leur carrière. En moyenne, elles sont d’ailleurs 46 % à considérer que l’entrepreneuriat leur permet de concilier plus facilement vie professionnelle et vie familiale.

Des aides pour les chef(fe)s d’entreprise

Face à l’évidence, les femmes rencontrent plus de difficultés à monter leur entreprise que les hommes, de nombreuses aides ont été mises en place par l’État et les collectivités, mais aussi par de multiples structures privées.

Ainsi avant de vous lancer, si vous rencontrez des difficultés de financement, de structuration ou d’ordre administratives ou même simplement pour prendre conseil, n’hésitez pas à solliciter un ou plusieurs de ces leviers dont la liste n’est pas exhaustive :

Les partenaires publiques

Vous êtes en recherche d’emploi et vous créez ou reprenez une entreprise ? L’Aide aux Créateurs ou Repreneurs d’une Entreprise (ACRE) vous permet de bénéficier d’une exonération totale des cotisations d’assurance maladie, maternité, retraite de base, invalidité décès et prestations familiales, hors CSG et CRDS durant 12 mois jusqu’à 30 393 € de revenu professionnel. L’aide est dégressive jusqu’à 40 524 € et disparaît ensuite. Pour être versée elle ne doit pas avoir été obtenue dans les trois ans précédant la demande.

En tant que bénéficiaire de l’ACRE et de l’ARE (Allocation de Retour à l’Emploi), vous pouvez également déposer une demande d’ARCE (Aide à la Reprise et à la Création d’Entreprise). Cette aide financière est égale à 45 % du montant des droits à l’ARE restant à verser au moment du lancement de l’activité. Un premier versement est réalisé à l’acceptation de la demande. Le second intervient 6 mois plus tard à condition que l’entreprise soit toujours en activité. Pour en savoir plus, renseignez-vous après de votre conseillé Pôle Emploi.

Aides et prêts

Le parcours NACRE (nouvel accompagnement à la création ou la reprise d’entreprise) apporte durant 3 ans aux créateurs d’entreprise, une aide administrative, structurelle et financière. Depuis le 1er janvier 2017, il s’agit d’une compétence des régions. Rapprochez-vous de votre Conseil régional pour savoir à quel organisme vous adresser.

Les aides et prêts BPIFrance sont conclus pour une durée relativement courte, majoritairement inférieure à 10 ans et peuvent être nationaux ou régionaux.

Les entreprises liées au commerce de proximité sédentaire ou ambulant peuvent s’adresser au Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat et le Commerce (Fisac). Pour les personnes physiques ou morales de droit privé, des subventions jusqu’à 75 000 € peuvent ainsi être obtenues. Les opérations collectives peuvent quant à elles espérer jusqu’à 400 000 € d’aides.

Votre Chambre de Commerce et d’Industrie regorge également de formations et d’aides à la création, la reprise ou la pérennité des entreprises. Interrogez-la.

Pour les étudiant(e)s, le prêt OSEO garanti par l’État permet d’emprunter jusqu’à 15 000 euros.

Les partenaires privés

Pensez d’abord au prêt d’honneur Initiative France. Cette aide financière d’un montant généralement compris entre 2 000 et 50 000 euros peut vous être accordée après passage devant une commission et sans demande de garantie personnelle.

L’organisation Empow’Her a pour but d’apporter services de formation et d’accompagnement aux femmes qui souhaitent entreprendre.

Le réseau d’accompagnement Action’elles vous propose des rencontres, du mentorat et des ateliers d’apprentissage à la fonction de dirigeant.

L’association Les Pionnières devenue Willa propose différents accompagnements personnels ou collectifs, une mise en réseau à travers plusieurs pépinières et un incubateur, sans oublier plusieurs formations.

La communauté Force Femme vous propose de son côté la rencontre de professionnelles aguerries, ainsi que divers ateliers et du coaching pour monter plus facilement votre projet.

Depuis 2010 le réseau professionnel, Femmes Entrepreneures valorise les créatrices d’entreprise en leur offrant une visibilité accrue par le biais du networking et du retour d’expérience.

Plus spécialisés dans le monde de la tech et du numérique au cœur duquel les femmes font furieusement défaut, les expertes numériques de Girlz in Web et l’association inclusive StartHer proposent respectivement rencontres et master class, mais aussi événements nationaux et réseau de portée internationale. Leur but commun est de favoriser les contacts puis l’installation. Il favorise également la pérennité de chaque entreprise ou startup féminine en France.

Pour aller plus loin, le réseau féminin Femmes Business Angels permet la rencontre entre porteurs de projets innovants et investisseurs prêts à miser entre 100 000 et 1 million d’euros. Il s’agit ici d’encourager et de développer la puissance des femmes dans l’entrepreneuriat.

Les réseaux locaux

Au local, d’autres réseaux de femmes peuvent vous être d’une aide précieuse pour trouver l’aide et les financements nécessaires au lancement ou à la croissance de votre entreprise.

La Garantie Égalité Femmes anciennement Fonds de Garantie pour la création, la reprise, le développement d’entreprises à l’Initiative des Femmes (FGIF), facilite l’accès au crédit bancaire. Ce sont ainsi jusqu’à 50 000 € de montant garanti maximum qui peuvent être alloués pour accompagner les femmes entrepreneures dans le lancement, le développement et l’installation de leur société. Pour en savoir plus, contactez l’association territoriale France Active de votre région ou France Active à Montreuil.

Les plans d’action locaux et régionaux en partenariat avec l’État et la Caisse des Dépôts proposent des actions d’accompagnement personnalisées à la création ou la reprise d’entreprises par les femmes. Ceux-ci peuvent concerner tous les secteurs comme l’industrie, le bâtiment, le numérique ou l’innovation.

Le réseau professionnel Entreprendre au Féminin Océan Indien Réunion offre des ateliers, un programme de « marrainage », ainsi qu’un concours ouvert à toutes les femmes futures entrepreneures. Les lauréates bénéficient chaque année de prix financiers destinés à subventionner en partie leur aventure entrepreneuriale.

Alors, prête à vous lancer ?

Ingénieure certifiée en formation d’organisatrice de mariage, Christine Raiga vous accompagne dans votre quête d’indépendance. Entrepreneure accomplie, elle vous propose à travers plusieurs formations certifiantes en stage ou à domicile, de vous réaliser pleinement en tant que weeding planner ou officiant de cérémonie laïque